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“Ixcanul – Volcan” de Jayro Bustamante

ixcanulEn tant que responsable 2014 du projet au Guatemala avec Quinoa, l’idée de me replonger, le temps d’un long-métrage, dans l’intimité d’une famille indigène Cakchiquel – une ethnie héritière des Mayas –  m’a motivé à assister à la projection du film d’Ixcanul. C’est accompagnée de Porzia Stella, la responsable de projet au Guatemala de la même année, mon binôme de l’époque, que je sors mon sac à dos, encore remplis de souvenirs, pour revivre le voyage au pied du volcan sacré ‘Ixcanul’ et partager une seconde fois l’expérience.

Dès les premières notes de marimba – instrument traditionnel latino-américain qui ressemble à une sorte de xylophone en bois – le réalisateur, Jayro Bustamante, nous transporte au milieu des plantations de café, au côté de l’héroïne Maria, une jeune Maya de 17 ans qui vit avec ses parents sur les flancs d’un volcan sacré Ixcanul, au Guatemala.

Le film franco-guatémaltèque reprend les principales thématiques pointées par le projet au Guatemala au travers le partenaire local AROAJ, à savoir : les questions de genre, les conditions des populations indigènes, la souveraineté alimentaire et la mondialisation. D’autres sujets que nous avons caressés pendant notre projet, sont également dénoncés en images:  la consommation d’alcool dans les communautés, la barrière de la langue et de l’illettrisme qui vient bafouer les droits des Indiens.

Le réalisateur, au travers d’images spectaculaires, nous laisse entrer dans la douceur d’une relation émouvante entre une mère et sa fille. Jayro Bustamante soulève le rapport à la sexualité au sein des communautés et nous emmène à la découverte des traditions Maya qui ponctuent le quotidien des familles indigènes.

Au-delà d’être une jeune adolescente avec ses croyances, son impulsivité et ses aspirations d’ailleurs, Maria nous appelle à nous révolter contre les conditions précaires et injustes que subissent la majorité des familles indigènes, qui représentent 55% de la population Guatémaltèque, particulièrement les femmes.

Un coup de cœur de Nathalie Vanderpas