Palestine/Israël : priorité à un cessez le feu, à la protection des populations civiles et au respect du droit international
Nous partageons les positions du CNCD, pour un cesser le feu en Palestine et en Israël, pour la protection des civil·e·s et le respect du droit internaitonal
communiqué du 12/10
Le 7 octobre, le Hamas a lancé une attaque sans précédent sur le sud d’Israël, perpétrant de nombreux crimes de guerre contre des civils israéliens. En réponse, Israël a lancé une opération militaire d’envergure sur la bande de Gaza. Le bilan humain s’alourdit d’heure en heure. Plusieurs centaines de morts, dont de nombreuses victimes civiles, sont déjà à déplorer en Israël comme à Gaza. Les organisations signataires du présent communiqué condamnent sans équivoque les crimes de guerre commis à l’encontre des populations civiles, tant israéliennes que palestiniennes. Elles appellent la Belgique et l’UE à mettre la priorité sur la conclusion d’un cessez-le-feu immédiat, sur la protection des civils et le respect du droit international. Elles rappellent également que seules des solutions aux causes structurelles de ces violences pourront y mettre définitivement fin.
Le samedi 7 octobre à l’aube, le Hamas a lancé une attaque d’une violence inédite sur le sud d’Israël. Des commandos de la branche armée du Hamas ont pénétré en Israël, tuant et blessant de nombreux civils israéliens et prenant d’autres en otages. En réponse, Israël a lancé samedi une opération militaire contre les positions du Hamas dans la bande de Gaza. Les bombardements israéliens indiscriminés ont déjà provoqué la mort de nombreux civils palestiniens.
Face à cette escalade de violence, la boussole de la Belgique et de l’UE doit rester le droit international. Le meurtre, l’enlèvement et la prise en otage de civils sont des crimes de guerre. Les bombardements indiscriminés le sont aussi. Les violations du droit international humanitaire sont inacceptables, quelles que soient les auteurs. En outre, en refusant systématiquement d’obliger toutes les parties à respecter le droit international et en laissant les violations impunies, la communauté internationale porte une responsabilité écrasante dans la situation désespérée que nous connaissons aujourd’hui.
Il est également nécessaire de rappeler le contexte dans lequel cette escalade a lieu. Depuis plus de seize ans, un blocus est exercé par Israël sur la bande de Gaza, imposant ainsi une punition collective à plus de 2 millions de Palestiniens et de Palestiniennes qui se voient en outre régulièrement soumis à des bombardements non-discriminés de la part d’Israël sans pouvoir les fuir. En conséquence de ces sévères restrictions à la liberté de mouvement des personnes et des biens, 97% de l’eau courante à Gaza est impropre à la consommation, le taux de chômage est de 47%, et 80% de la population dépend de l’aide internationale. Ce blocus est l’un des aspects de l’occupation prolongée et du régime d’apartheid qu’Israël impose à l’ensemble du peuple palestinien.
Nos organisations condamnent sans équivoque les attaques du Hamas sur les civils israéliens qui constituent des crimes de guerre et doivent être condamnées comme tels. Elles condamnent avec la même force les frappes indiscriminées de l’armée contre la population civile palestinienne de Gaza. Tous les canaux politiques et diplomatiques doivent être activés pour faire cesser ces violences. Un Conseil des Affaires étrangères exceptionnel a été convoqué par le Haut Représentant de l’UE Josep Borrell mardi 10 octobre. Nos organisations demandent à la Belgique et l’Union européenne d’y mettre la priorité à court terme sur la conclusion d’un cessez-le-feu immédiat, sur la protection des populations civiles, qu’elles soient palestiniennes ou israéliennes, et sur le respect du droit international. Elles condamnent la décision de la Commission européenne de suspendre l’aide aux Palestiniens, qui ne fera que déforcer l’Autorité palestinienne et l’UNRWA, et qui punit collectivement l’ensemble de la population palestinienne à l’heure où elle a le plus besoin de cette aide. Elles appellent aussi la Belgique et l’Union européenne à prendre rapidement des mesures visant à mettre fin aux cycles récurrents de violence dans la région en s’attaquant à leurs causes structurelles que sont l’occupation prolongée du territoire palestinien et les nombreuses violations du droit international qui en découlent.