News

Une employée de Quinoa faussement accusée par le gouvernement philippin. La société civile se mobilise.

 

Hélène Debaisieux, coordinatrice de l’asbl Quinoa & Philippine Cartier, chargée des partenariats Madagascar, Philippines et Palestine chez Entraide & Fraternité

Ce lundi 27 mai à 16h, des représentant·e·s d’ONG remettent une lettre à  l’ambassadeur des Philippines à Bruxelles. Iels demandent l’arrêt des poursuites infondées contre des défenseur·euse·s des droits humains. Cinq personnes liées à l’organisation Paghida-et sa Kauswagan (PDG), dont une employée de l’ONG belge Quinoa asbl, sont accusées de financement du terrorisme.

En mai 2024, la justice philippine a lancé une salve d’accusations graves et sans fondements à l’encontre de membres de la société civile, dont des sympathisant·e·s et membres de Paghida-et sa Kauswagan (PDG). Cette organisation de défense des communautés paysannes est une partenaire de longue date d’ONG belges dont Quinoa asbl et Autre Terre. 16 organisations belges et internationales ont écrit une lettre au gouvernement des Philippines pour lui demander de cesser la criminalisation et les violences à l’encontre des défenseurs des droits humains. Elles dénoncent l’utilisation des lois antiterroristes comme instrument de harcèlement.

La société civile belge se montre particulièrement inquiète face à ces menaces. En 2018, suite à de nombreuses intimidations, le président de Paghida-et sa Kauswagan (PDG), l’avocat Ben Ramos, était assassiné. Sa veuve, Clarissa Ramos, est désormais réfugiée en Belgique et employée par l’ONG belge Quinoa asbl. Elle est l’une des cinq personnes accusées de financer le terrorisme par le gouvernement phillippin. D’après Hélène Debaisieux, coordinatrice de Quinoa asbl : “Les accusations à l’encontre de notre collègue sont infondées. Cette attaque contre Clarissa et les autres membres de PDG n’est clairement pas un événement isolé. Elle fait partie d’une campagne continue visant à réduire au silence et à cibler les défenseur·euse·s des droits humains, les travailleur·euse·s du développement, les professionnel·le·s des médias et d’autres voix critiques aux Philippines.

L’organisation philippine de défense des droits humains Karapatan a recensé au moins 98 membres d’ONG faisant l’objet de plaintes ou d’inculpations pénales en vertu des lois antiterroristes.

En 2022, le président Marcos Jr. a affirmé son engagement à améliorer le terrible bilan de son prédécesseur, l’ex-président Duterte, en matière de droits humains. Cependant, la situation n’a que peu évolué depuis son entrée en fonction. Les gouvernements philippins des président Marcos et Duterte ont été déclaré coupables de violation du droit humanitaire international par le Tribunal International des Peuples, organisé les 17 et 18 mai à Bruxelles. Cette initiative de la société civile philippine et internationale visait à mettre en évidence le caractère systématique des poursuites, violences et crimes commis contre les défenseurs des droits et du territoire.

Quinoa asbl annonce qu’elle continuera à se mobiliser jusqu’à ce que celles et ceux qui protègent les droits de tous les Philippins puissent faire ce travail sereinement et en sécurité.

Cette accusation fait partie d’une campagne continue visant à réduire au silence les défenseur·euse·s des droits humains

Hélène Debaisieux, coordinatrice de Quinoa asbl