Campagne justice for Ben
Le 6 novembre 2018, notre ami et partenaire Ben Ramos était assassiné. Directeur de notre association partenaire PDG, Ben a marqué plusieurs générations de volontaires et permanent·e·s au sein de Quinoa. Aujourd’hui encore, les coupables ne sont toujours pas condamnés.
Nous nous mobilisons pour :
– dénoncer les exécutions extra-judiciaires aux Philippines ;
-exiger une justice impartiale, un procès équitable et l’arrestation des coupables ;
-exiger la protection pour les défenseurs·euses des droits humains aux Philippines, notamment les membres de PDG ;
5 an après ce lâche assassinat, les combats de Ben Ramos sont bien vivants !
Ben Ramos aura payé de sa vie sa lutte pour les droits des paysan·ne·s sans terre aux Philippines. Ben était également le fondateur et directeur de Paghida-et sa Kauswagan Development Group, Inc. (PDG), notre association partenaire. Au cours des dernières années, des violations flagrantes des droits humains – exécutions extrajudiciaires, sommaires ou arbitraires de civil·e·s – ont été observées. Dans de nombreux cas, les auteurs présumés des meurtres sont des membres des forces armées, des groupes paramilitaires ou des personnes qui leur sont liées. Les actes d’intimidation et les attaques contre les voix qui critiquent le gouvernement – médias indépendants, défenseurs·euses des droits humains, ONG, avocat·e·s et journalistes – se multiplient.
PHILIPPINES, LE PAYS LE PLUS MEURTRIER POUR LES MILITANT·E·S ENVIRONNEMENTAUX
En 2019, la situation aux Philippines s’est détériorée malgré certaines victoires remportées par des mouvements sociaux. Sous la présidence de Rodrigo Duterte, déclarant ouvertement la guerre aux mouvements progressistes, les leaders sociaux ont fait face à des attaques constantes, comprenant diffamations, criminalisation, menaces, arrestations, et assassinats extrajudiciaires. Des régions telles que Mindanao sont déjà sous loi martiale, tandis que Negros, Samar, et Bicol ont été classées en état d’urgence dans la lutte contre des groupes rebelles. Les mouvements sociaux, accusés d’association, subissent des violences répétées, mettant en péril leurs activités de plaidoyer et d’accompagnement des communautés ainsi que la sécurité de leurs travailleurs.
SITUATION PARTICULIÈREMENT CRITIQUE SUR L’ILE DE NEGROS
Sur l’île de Negros, où se situe notre partenaire philippin PDG, la situation est extrêmement critique. De nombreuses organisations paysannes collaborant avec PDG sont sous surveillance et menacées par les forces de la police et de l’armée. La présence importante des militaires rend parfois impossible tout déplacement dans les communautés. >> Article de FIAN : Des communautés paysannes et mouvements sociaux criminalisés aux Philippines
PDG a fait régulièrement face à de nouvelles menaces taxé de “groupe armé communiste” sur les ondes de la radio gérée par l’armée, et accusé d’être une organisation “recrutant des terroristes”. Mises sous surveillance, fausses accusations,… La situation est critique et les activistes de Negros ont besoin de soutien, de visibilité et de protection de la part des autorités internationales.
VICTOIRE DE FERDINAND MARCOS JUNIOR EN 2022 : PERSISTENCE DES ATTEINTES AUX DROITS HUMAINS
En juin 2022, Ferdinand Marcos Junior, le fils du défunt dictateur du même nom, a remporté une victoire écrasante lors de l’élection présidentielle aux Philippines. Cette victoire ramène son clan familial au pouvoir, 36 ans après la révolte populaire qui avait renversé son père. Tout comme ses prédécesseurs, le président Ferdinand Marcos Jr. cible les activistes de gauche, les leaders de la société civile et les critiques par des menaces, du harcèlement judiciaire et de la violence, utilisant souvent des tactiques telles que le “red-tagging“. Cette pratique consiste à étiqueter les critiques comme des partisans d’insurgés, entraînant des accusations fabriquées de toutes pièces et des poursuites pour terrorisme. La force d’intervention du gouvernement sur l’insurrection est impliquée dans le “red-tagging”, et même des hauts fonctionnaires ont participé à de telles actions. >>Article de Human Rights Watch sur les violations continues des droits humains sous la présidence de Marcos (en Anglais).
5 ANS APRÈS LE MEURTRE DE BEN, LA LUTTE POUR LA JUSTICE ET LA PROTECTION DES DÉFEUSEURS·EUSES DES DROITS CONTINUE
En 2023, cinq ans après sa mort, aucune avancée n’a été faite dans l’enquête, soulevant des questions sur la justice dans le pays. Dans sa déclaration, PDG demande des actions gouvernementales responsables, du respect des droits humains et de l’abrogation de la Loi Anti-Terroriste. >>Statement de PDG Five years of no justice is too long.
Chaque année, autour de l’anniversaire de la mort de Ben Ramos, nous nous mobilisons pour rendre lui hommage, ainsi qu’à toutes les victimes de crimes politiques et pour exiger que justice soit faite. Le 13 novembre 2023, à l’Ambassade des Philippines à Bruxelles, le collectif Stop Impunity a symboliquement bloqué l’entrée avec les visages de défenseur·euse·s des droits humains assassiné·e·s, exigeant la fin de l’impunité. Une cérémonie a rendu hommage à Ben Ramos pour marquer les 5 ans de son assassinat. Sa veuve Clarissa Ramos a plaidé pour une paix durable et la fin de la loi antiterroriste. >>Communiqué de presse de l’action
Aux Philippines et à Negros, il est temps que ces attaques cessent, tout comme les détentions arbitraires, les tortures, les violences sexistes contre des femmes, les atteintes à l’indépendance des juges et des avocat·e·s, les restrictions de libertés d’expression et de réunion. Nous appelons à l’action ! Si vous désirez être tenu·e au courant des prochaines mobilisations, contactez-nous !
INTERPELLATION DU CONSEIL DES DROITS HUMAIN À L'ONU
Le 7 juin 2019, les experts des droits humains ont lancé un appel aux Nations Unies, demandant une enquête indépendante sur les nombreuses violations des droits humains aux Philippines. Ces personnes ont exprimé une préoccupation extrême face au nombre élevé de meurtres perpétrés dans tout le pays, soulignant un climat d’impunité officielle et institutionnelle. Les experts ont enregistré un nombre significatif de morts illégales, en particulier liées à la prétendue guerre contre la drogue, ainsi que des assassinats de défenseurs des droits de l’homme. >> Article complet sur ONUinfo
Le 11 juillet 2019, le Conseil des droits de l’homme des Nations Unies a adopté une résolution demandant au Haut-Commissariat des droits de l’homme de présenter un rapport détaillé sur la situation des droits humains aux Philippines en juin 2020. Le gouvernement philippin avait auparavant critiqué cette résolution et cherché à la bloquer…>> Article d’Amnesty International