Arpentage #4 · Une écologie décoloniale · Malcom Ferdinand
Avec sa nouvelle session d’arpentage « A l’Arrache », Quinoa te propose une lecture collective de « Une écologie décoloniale » de Malcom Ferdinand (2020).
L’ouvrage « Une écologie décoloniale » propose de repenser les enjeux environnementaux contemporains à la lueur du passé colonial et esclavagiste de l’Occident.
L’auteur, Malcom Ferdinand, ingénieur en environnement, docteur en philosophie et chercheur au CNRS est également un militant : sa réflexion tente de dépasser une double-fracture : que ce soit dans les milieux militants ou académiques, les enjeux environnementaux et postcoloniaux sont pensés séparément.
Comment établir une écologie décoloniale, qui réunirait la lutte contre les destructions environnementales et les questions coloniales ?
Rendez-vous le jeudi 28/04 de 18h00 à 21h
Un arpentage, c'est quoi ?
‘Arpenter’ un livre, c’est explorer collectivement son contenu pour s’initier à sa thématique. Concrètement, on déchire un livre en autant de parties qu’il y a de lecteurs et lectrices. Chacun·e lit son extrait. Cette pratique est apparue dans la culture ouvrière dès la fin du 19e siècle et a été développée par l’éducation populaire : une séance de lecture morcelée puis partagée permet à chacun-e de s’approprier l’œuvre et au groupe de se construire une culture commune. En déchirant, on désacralise et on retisse du sens et du lien !
A l'Arrache
Avec pour objectifs de découvrir des écrits d’auteur·e·s de tous horizons, par le biais de l’intelligence collective, mais aussi de s’outiller dans la déconstruction des différents mécanismes de domination, “A l’Arrache” propose à chacun·e de devenir acteur·actrice de sa lecture en la repartageant au groupe ! L’atelier permet aussi d’explorer d’autres ressources -littéraires, multimédias, bd, cinéma, sonores- autour de la thématique, et réaliser une cartographie de ce qui a été co-construit durant la session.
En savoir plus sur nos sessions “à l’Arrache” !
Sur le livre
Une colère rouge recouvre le ciel. Les vagues s’agitent, l’eau monte, les forêts tombent et les corps s’enfoncent dans ce sanguinaire gouffre marin. Les cieux tonnent encore devant ce spectacle : le monde est en pleine tempête.
Derrière sa prétention d’universalité, la pensée environnementale s’est construite sur l’occultation des fondations coloniales, patriarcales et esclavagistes de la modernité. Face à la tempête, l’environnementalisme propose une arche de Noé qui cache dans son antre les inégalités sociales, les discriminations de genre, les racismes et les situations (post)coloniales, et abandonne à quai les demandes de justice.
Penser l’écologie depuis le monde caribéen confronte cette absence à partir d’une région où impérialismes, esclavagismes et destructions de paysages nouèrent violemment les destins des Européens, Amérindiens et Africains. Le navire négrier rappelle que certains sont enchaînés à la cale et parfois jetés par-dessus bord à la seule idée de la tempête. Tel est l’impensé de la double fracture moderne qui sépare les questions coloniales des destructions environnementales. Or, panser cette fracture demeure la clé d’un « habiter ensemble » qui préserve les écosystèmes tout autant que les dignités. Telle est l’ambition d’une « écologie décoloniale » qui relie les enjeux écologiques à la quête d’un monde au sortir de l’esclavage et de la colonisation.
Sur l'auteur
Malcom Ferdinand est un ingénieur en environnement, docteur en science politique à l’université Paris Diderot et chercheur au CNRS qui étudie les interactions entre l’histoire coloniale et les problématiques environnementales dans le cadre caribéen
En pratique · inscription
- Gratuit
- Groupe de 10 à 15 personnes ;
- Rendez-vous le soir de l’atelier, à Mundo-B, 26 rue d’Edimbourg 1050 Bruxelles :
-18h00 : intro thématique et pratique, présentation des participant·e·s ;
-18h30-19h30 : lecture ;
-19h30-20h30 : restitution ; -
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